- Annie Gaudreau
Autoportraits sur tissus communs
D'abord reconnue pour son travail en photographie, Émilie Régnier propose dans cette exposition des œuvres textiles qui questionnent encore, mais différemment, les questions de l'identité individuelle et familiale, l’ancrage des origines et l'image de soi, multipliée mais toujours même, que l'on projette (ou que l'on garde en soi).
Il y a quelque chose de rassurant à voir resurgir la courtepointe en art contemporain. Trop longtemps associée aux chalets trois saisons, imprégnée d'humidité ou encore tirée à quatre épingles sur le lit de la chambre d'invités. Boudée par les gens-de-bon-goût, la courtepointe et le bogolan redeviennent « visibles », méritent d’être regardés, méritent d’être appréciés, avec le bagage culturel qu’ils portent. Courtepointe et bogolan deviennent donc surfaces à autoportrait, matière à création dans le droit fil comme à contre-fil.
Mon cœur a explosé devant ces deux « tableaux » en particulier.
Les photos ne rendent pas justice aux œuvres; elles ont été prises avec mon iPhone. Allez plutôt voir l'exposition de groupe en cours Le présent, modes d'emploi, jusqu'au 11 septembre à la Maison de la culture Janine-Sutto à Montréal.

Émilie Régnier
sans titre
Impression sérigraphie sur courtepointe
2022

Émilie Régnier
sans titre
Impression sérigraphie sur bogolan du Mali
2022